La transplantation rénale par l’équipe des HUG

Pascale Lefuel le 24 janvier 2024

La transplantation rénale constitue la meilleure option thérapeutique pour les patients insuffisants rénaux terminaux car elle augmente l’espérance de vie du patient et de la patiente qui en bénéficient et améliore sa qualité de vie.

Au préalable, un bilan de santé physique et psychologique complets de la personne est effectué en milieu hospitalier ou en ambulatoire afin de bien préparer la greffe et de s’assurer de l’absence de contre-indication absolue ou temporaire à la transplantation. Une fois le dossier pré greffe finalisé, la personne pourra bénéficier d’une greffe rénale en provenance d’une donneuse ou d’un donneur décédé ou d’une donneuse ou d’un donneur vivant. Le donneur vivant pouvant être apparenté familialement ou non.

En Suisse, l’attente pour un rein en provenance d’une donneuse ou d’un donneur décédé est en moyenne de 3-4 ans. En suisse, plus d’un tiers des greffes rénales proviennent de donneurs vivants. La greffe à partir de donneur vivant donne des avantages certains pour le receveur en termes d’accès rapide à la greffe, sans devoir attendre plusieurs années en dialyse, de durée d’hospitalisation post greffe moindre et aussi avantage en termes de longévité de la greffe.

 

photo HUG

La chirurgie de la transplantation rénale
La chirurgie de la transplantation rénale dure de 2 à 3 heures. La durée d’hospitalisation prévue est d’environ 5 jours. La personne est prise en charge dans le service de transplantation par une équipe pluridisciplinaire composée de néphrologues, chirurgiens.nes, infectiologues,  infirmiers.ières spécialisées, psychiatres, diététiciens.nes, pharmaciens.nes ainsi que physiothérapeutes.

Les risques liés à la transplantation rénale
Avec les traitements actuellement disponibles, le risque de rejet est très faible. Lorsqu’il apparait, une prise en charge adéquate permet une réversibilité dans plus de 98% des cas. Le traitement immunosuppresseur adapté à chaque patient.e doit être pris à vie.

La personne transplantée rénal est un plus sensible aux infections en particulier au cours des six premiers mois qui suivent la transplantation. De plus, les interactions médicamenteuses avec les immunosuppresseurs étant nombreuses, l’automédication est à proscrire et la prise de tout médicament doit systématiquement être discutée au préalable avec le ou la néphrologue référente.

La consultation de transplantation rénale et de don de rein est ouverte à toute personne désirant entreprendre ce type de prise en charge, qu’elle soit domiciliée en Suisse ou à l’étranger. Les personnes doivent être adressées idéalement par un ou une néphrologue pour favoriser la rapidité de la prise en charge et tenir compte des spécificités de chaque cas
Pour prendre contact avec le Service : https://www.hug.ch/nephrologie/infos-pratiques

Greffe rénale d’un donneur décédé
https://www.swisstransplant.org/fr/don-dorganes-et-de-tissus/faq/plus-frequent 
http://villedurein.renaloo.com/service-de-transplantation/la-greffe-a-partir-dun-donneur-decede/
Pour les patients qui n’ont pas de donneur vivant dans leur entourage ou qui ne souhaitent pas recourir à cette technique, l’alternative est le recours à un greffon provenant d’un donneur décédé. En 2015, 85% environ des greffes rénales provenaient d’un donneur décédé.

Les coordinateurs et coordinatrices de transplantation assurent le suivi des personnes en attente de greffe et sont au premier rang pour coordonner l’intervention lorsqu’un greffon est disponible.

Il existe deux types de donneurs décédés :

  1. Les donneurs décédés en état de mort encéphalique (DDME) :
    C’est une forme rare de la mort (un décès sur mille). Elle survient le plus souvent à la suite d’un traumatisme crânien ou d’un accident vasculaire cérébral, et conduit en quelques heures à la destruction définitive du cerveau.
  2. Les donneurs décédés à la suite d’un arrêt cardiaque (DDAC) :
    Les reins peuvent aussi être prélevés sur des personnes décédées présentant un arrêt cardiaque et respiratoire. Ce type de prélèvement doit être réalisé que dans des conditions techniques très précises. En effet, lorsque le cœur a cessé de battre, les organes se détériorent rapidement.

Greffe rénale en provenance d’un donneur vivant 

Les premières transplantations rénales ont été réalisées à la fin des années 1950 uniquement avec les dons de reins de personnes vivantes. En comparaison avec les reins provenant de personnes décédées, la durée de fonctionnement du greffon rénal est prolongée de plusieurs années.

La Loi suisse sur la transplantation

La Loi suisse sur la transplantation définit les donneuses et donneurs vivants: ceux-ci peuvent avoir un lien de sang (fratrie, parents, etc.) ou un lien émotionnel (conjoints, amis proches, etc.) avec le receveur. Il arrive que donneur et donneuse ainsi que receveuse et receveur ne soient pas compatibles pour des raisons immunologiques. Dans ce cas, une greffe croisée avec un autre couple dans la même situation est proposée dans le cadre de la collaboration entre les six centres suisses de transplantation rénale et sous l’égide de Swisstransplant.

 

Les greffes de personnes de groupes sanguins différents
Les greffes à partir de donneurs vivants ABO incompatibles, c’est-à-dire entre personnes de groupes sanguins différents, sont possibles en raison des très bons résultats obtenus qui sont similaires à ceux d’une greffe ABO identique. Les modalités pratiques d’une telle transplantation et leurs conditions sont expliquées par le ou la néphrologue responsable.

La santé de la personne donneuse
La donneuse ou le donneur vivant de rein doit faire l’objet d’une investigation physique et psychologique complète, en milieu hospitalier ou en ambulatoire, afin de s’assurer de sa bonne santé, de sa capacité d’offrir un rein de qualité optimale et surtout que ce don ne lèsera pas sa santé future.

La personne donneuse est hospitalisée dans le Service d’urologie, avec un retour à domicile en moyenne 4 à 5 jours après l’intervention. A sa sortie, la personne ne prend aucun médicament spécifique si ce n’est des antalgiques. Un arrêt de travail lui est prescrit pour une durée moyenne de 7 à 10 jours et au maximum de 6 semaines pendant laquelle l’assurance perte de gain permet au donneur de percevoir ses revenus non perçus pour cause des examens liés au don ou bien à la procédure per et post don de rein. Un suivi chirurgical et néphrologique est assuré systématiquement en post don. Le suivi à long terme est organisé par le registre suisse des donneuses et donneurs vivants à une année du don. SOL DHR. https://www.sol-dhr.ch/fr/

Le registre suisse des personnes donneuses vivantes

Créé en 1993, ce registre effectue un suivi régulier, à vie et gratuit pour le donneur (prise en charge assurée par l’assurance du receveur de la greffe, des donneuses et donneurs vivants de rein, afin de détecter et traiter les anomalies qui pourraient éventuellement apparaître, telle qu’une hypertension artérielle ou une protéinurie.

Tous les frais liés à la donneuse ou au donneur (bilan préalable, hospitalisation et suivi postopératoire) sont pris en charge intégralement par l’assurance de base de la receveuse ou du receveur.

La consultation des donneuses et donneurs vivants de rein est ouverte à toute personne désirant entreprendre des investigations dans ce sens, qu’elle soit domiciliée en Suisse ou à l’étranger.

Pour contacter le Service : https://www.hug.ch/nephrologie/infos-pratiques   

Pour en savoir plus, visitez également le site du Service de la transplantation.

MERCI à l’équipe de transplantation pour cette communication, voici les contacts :  Secretariat.transplantation.rein@hcuge.ch
fadi.haidar@hcuge.ch

Publié par Pascale Lefuel

Infirmière spécialiste clinique de néphrologie.

9 commentaires

  1. Gilbert Vuilleumier 25 janvier 2024 à 8 h 54 min

    Merci pour cet article très complet

    Répondre

    1. Merci pour cet article
      Mon fils ayant contracté la la maladie orpheline de Goodpasture

      A été greffé après plusieurs années de dyalise mais malheureusement
      Il est décédé en 2017 après beaucoup de complication et de souffrance dus à cette maladie
      Je voudrais par votre intermédiaire remercier toutes les personnes
      Donneuses

      Répondre

      1. Merci pour votre message et bon courage à vous pour continuer malgré ce chagrin de la perte de votre fils.

        Répondre

        1. Bonjour, Pascal je suis navrée de ce vous faites,c’est vraiment nécessaire et humain ce que vous faites je vous bon continuation.voila je suis algérien je dialyse depuis 24mois et j’aimerais bien savoir est ce que je peut vous parler svp

          Répondre

          1. Bonjour, merci de l’intérêt que vous portez à ces échanges via le blog.
            Bien sûr vous pouvez échanger et poser des questions sur le blog ou plus confidentiellement : pascale.lefuel@hcuge.ch

  2. Merci beaucoup Pascale pour l’article. Très complet. 😍🦋

    Répondre

  3. bonjour
    merci pour tous vos commentaires mais chez nous en seine maritime tout n’est que mensonges on vous explique une greffe rapide dans l’année d’inscription et au fur et a mesure vous avez le groupe O vous pouvez donner à tout le monde mais vous ne pouvez recevoir peu vous êtes entre 55 et 75 ans trop vieux ,alors que je suis entré à l’hôpital pour un déséquilibre et après être passé par 4 hôpitaux j’en suis ressorti avec une insuffisance terminale et une sarcoïdose , une femme a été greffée alors qu’elle était malade et malheureusement elle est décédée un mois après sa greffe, alors je vous répète que je pense que tout est mensonges

    Répondre

    1. Bonjour, je suis navrée de ce parcours compliqué. La confiance est la base dans la relation soignant-soigné. Si ce lien est rompu, essayez de faire au mieux pour que cette prise en charge devienne vivable : demander un entretien avec le médecin chef, aller dans un autre centre….
      Je vous souhaite bon courage.

      Répondre

  4. Merci beaucoup pour cet article.

    Répondre

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *